Nova Green
S'engager pour la biodiversité urbaine
La biodiversité urbaine est une richesse à préserver et favoriser, pour la santé des écosystèmes et le bien-être de tous. Telle a été notre conviction sur le projet Nova Green en Seine Saint-Denis, pour la construction d’un nouvel îlot à la Courneuve. Dépollution, renaturation, végétalisation, comment transformer une ancienne friche industrielle en havre de nature qui accueille et prend soin d’espèces protégées ? Comment créer du foncier qui favorise la biodiversité urbaine ? Notre projet dessine une ville qui s’adapte et s’engage pour la protection du vivant.
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de nature en pleine terre
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espèces visées par des actions de conservation
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% des logements avec espaces extérieurs privatifs
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Ville et nature, deux forces que tout oppose ? Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce que la ville est pensée par l’homme qu’elle lui est exclusivement réservée, par exemple : 1290 espèces animales vivent à Paris. La biodiversité urbaine, c’est l’ensemble des espèces avec lesquelles vivent les urbains.
Devant cette biodiversité, de nombreuses questions se posent dans la conception d’un projet urbain : en ville, comment prendre soin des équilibres naturels parfois fragiles ? Comment un projet urbain peut-il conserver voir renforcer ces dynamiques et les canaliser pour créer les conditions d’une harmonie entre l’homme et la nature ?
C’est tout le concept de notre projet Nova Green à la Courneuve, qui illustre parfaitement ce principe de notre raison d’être : nous existons pour inventer, engendrer et transmettre des espaces de vie durables et agiles, attentifs au vivant.
Visant le label Biodivercity, Nova Green s’appuie sur une conviction : prendre soin du vivant est bénéfique pour tous !
Un projet pensé pour préserver le patrimoine vivant
Situé à l’angle de la rue Marcel Cachin et de la rue Chabrol, le programme Nova Green commence par la réhabilitation d’une ancienne friche industrielle, dont certains sols étaient très minéralisés, en particulier un ancien parking.
Le lieu de 8500 m2 a été abandonné pendant plusieurs années, et c’est dans le contexte de ce nouveau programme immobilier que nous avons fait appel à un écologue pour évaluer les dynamiques naturels sur le site : “Etablir les enjeux écologiques du site est l’étape préalable à toute étude de projet, autrement dit : faire un recensement des espèces vivantes présentes et évaluer l’état des habitats”, explique Baptiste Guillot, responsable de programme chez OGIC.
Pour Florence Agasse-Yver, écologue chez PCM Ingénierie, il s’agit ainsi à la fois d’évaluer les dynamiques naturelles à l’oeuvre, leur sensibilité, mais aussi de proposer des orientations d’actions pour maintenir les espèces les plus présentes et restaurer les plus fragiles : “Face à des friches de ce type, beaucoup de gens pensent que rien n’y vit… c’est faux ! Ce genre d’espace libre au cœur d’un milieu urbain dense devient rapidement un refuge pour la nature. Le vide est précieux en ville, et la nature y reprend rapidement ses droits”.
En d’autres termes, le vide est un patrimoine précieux de nos villes !
Sous les pavés, la vie ? L’écologue découvre alors une remarquable biodiversité sur le site, en particulier sous le parking qui, avec le temps, a laissé place par endroit à des zones sablonneuses : “Au départ, je cherche à identifier des micro-habitats typiques de certains animaux : dans le cas présent, ces zones sablonneuses sont très propices à la croissance de plusieurs espèces, notamment l’oedipode turquoise, autrement appelé criquet à ailes bleues qui se trouve actuellement sous protection régionale”.
Une découverte précieuse, mais ce n’est pas tout. D’autres espèces ont élu domicile dans cette friche, notamment 9 espèces d’oiseaux, dont deux à enjeux en Île-de-France, l’Accenteur mouchet et le Moineau domestique, ainsi que de très nombreuses variétés de papillons (Cuivrés, Azurés, Hespéries de l’Alcée) et de libellules demoiselles.
Ce constat, associé aux recommandations de Florence Agasse-Yver, vont ainsi guider la conception du projet pour qu’il favorise la biodiversité urbaine. Notre objectif est alors de suivre les dynamiques naturelles présentes sur le site, d’aller dans le sens de ces évolutions biologiques, avec un projet urbain qui cherche à les accompagner le mieux possible.
Le projet paysager devra ainsi conserver ou développer une diversité de micro-habitats favorables à la faune présente, comme l’explique l’écologue :
“Pour prendre soin de ces espèces qui apprécient les milieux secs, le projet paysager devra intégrer une friche riche en plantes herbacées à fleurs, qui doit bénéficier d’un fort ensoleillement, qui sera notamment bénéfique aux papillons qui ont besoin de fleurs pour se nourrir. Il faudra, bien sûr, maintenir une zone sablonneuse à végétation rase pour les oedipodes turquoises ainsi que des haies d’arbustes mellifères. Pour les oiseaux, maintenir les arbres creux, les lieux de quiétude ou encore les plantes indigènes à baies ».
Pour commencer, l’intégralité du site va être dépolluée et les sols vont faire l’objet d’une renaturation en profondeur : la renaturation commence par la désimperméabilisation des sols et la destruction des surfaces minérales pour libérer la terre. Mais ça ne suffit pas ! En effet, l’imperméabilisation des sols nuit à leur fertilité, car la terre a été compactée durablement, empêchant la création d’humus et bloquant les cycles de vie. Ainsi, il faut retravailler les sols dans leur épaisseur et leur structure de telle sorte qu’ils puissent reconstituer un écosystème vivant, divers, et en croissance !
Ensuite, la conception du programme par l’architecte et le paysagiste doit s’insérer dans ces dynamiques naturelles, plutôt que s’y opposer. Essentiels à la vie, les micro-habitats présents sur le site doivent être suffisamment maintenus et protégés dès la phase de chantier pour que les espèces puissent s’y abriter !
La nature source de bien-être pour tous
Des projets urbains bons pour la nature sont aussi bons pour l’humain !
La nature en ville favorise le bien-être des citadins : la récente étude Nature, Santé, Engagement de la Fabrique Spinoza met en avant les nombreuses recherches sur ce sujet à travers le monde, tant sur les effets de la proximité à la nature que l’aspiration des urbains à accéder à ces espaces naturels. Selon une étude de l’IFOP, le premier souhait en matière de logement pour 8 Français sur 10 est l’accès à un espace extérieur, entendu comme une terrasse ou un jardin.
Conçu avec le cabinet d’architecture Equator et l’agence de paysagisme Lokal, le projet Nova Green proposera 192 logements répartis sur 3 copropriétés comprenant 6 bâtiments : 99% d’entre eux disposent d’un accès à un espace extérieur privatif, balcon ou terrasse, et de vues sur la nature. Sur les derniers étages, de grandes terrasses plein ciel prolongent les appartements.
Les bâtiments se regroupent autour d’un coeur d’îlot richement végétalisé, qui n’oublie ni de prendre soin de la faune, ni la santé des habitants comme le rappelle l’écologue : “Nous évitons toutes les plantes allergisantes, pour que tous les habitants puissent profiter de ces espaces naturels au quotidien, et en toute saison. Nous prenons soin d’écarter certaines espèces trop envahissantes. Tout est une question d’équilibre !” Plus de 480 plantations seront réalisées : arbres, arbustes ou massifs, pour apporter un confort visuel, s’aérer et se détendre au cœur de son lieu de vie.
Pour favoriser l’effet d’îlot de fraîcheur urbain au sein du programme, 50% des toitures seront végétalisées. Dans cette même optique, la conception du programme maximise le pourcentage de nature en pleine terre, qui représente 4097m2, soit 50% de la totalité du terrain. Pour y parvenir, les parkings ont été placés sous les bâtiments, à l’exception de deux zones, dont la principale est située sous le potager. C’est important, car la pleine terre permet la plantation d’arbres de haute tige qui favorisent l’évapotranspiration, un phénomène par lequel les végétaux transpirent de l’eau lorsqu’ils reçoivent de l’énergie solaire, rafraîchissant ainsi les alentours.
Le potager qui sera proposé aux résidents incarne parfaitement l’idée d’un projet urbain qui contribue à reconnecter l’homme et la nature : non seulement ce potager sera l’occasion pour les habitants de retrouver, au sein même de la ville, le contact avec la nature et de rencontrer ses voisins autour d’une activité créatrice de lien social, mais il constituera aussi un micro-habitat pour certaines espèces animales. Un cercle vertueux qui contribue à rendre nos habitants acteurs d’une ville plus durable !
En somme, un projet urbain bien pensé peut favoriser la biodiversité et l’inscrire dans des continuités écologiques au sein de la ville ! Comme l’explique Florence Agasse-Yver : “Dans certaines zones urbaines, ces espaces peuvent, à leur tour, devenir de véritables refuges pour la nature. Si tous les projets urbains réservent une petite place à la nature, nous pouvons créer une continuité écologique à l’échelle de la ville : un vrai réseau qui permet aux espèces de circuler en milieu urbain !”
De projet en projet, la réintroduction de la nature en ville nourrit l’écosystème urbain, trace des chemins pour les espèces et contribuent à réconcilier la ville et la nature !
Crédit photo : Spacebirdy CC BY-SA 3.0 ; Prunella modularis CC BY-SA 3.0.