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Jardin des Orfèvres

La nature avant, le bâti après

Construire la ville ne doit plus être synonyme de consommation des espaces naturels. Face à l’artificialisation des sols qui touche environ 60 000 hectares par an en France, comment les projets urbains peuvent-ils cesser de nuire aux écosystèmes, mais au contraire rendre à la nature la place qui lui revient ? En concevant les zones végétalisées avant le bâti sur un projet d’habitation au Blanc-Mesnil, nous avons choisi de prioriser les équilibres naturels, avec une conviction : c’est au bâtiment de s’adapter au vivant, et non l’inverse.

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du terrain en espace vert

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logements

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arbres plantés

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Livraison des 9 bâtiments de 2021 à 2023

Qui ne rêve pas de son coin de verdure ? L’impact de la nature sur notre bien-être individuel n’est plus à prouver et nous avons tout à gagner à reconnecter l’humain et le vivant. Cependant, nous faisons face à un paradoxe : ce désir de posséder jardin privatif et maison individuelle contribue chaque année davantage à l’envahissement des espaces naturels. En 2018, 71% des Français plébiscitaient la maison individuelle comme type d’habitat préféré, une tendance que la crise sanitaire n’a fait que renforcer. Alors, que faire ?

À l’heure où l’artificialisation des sols touche environ 60 000 hectares par an dans les régions françaises, la lutte contre l’étalement urbain est plus que jamais au cœur des politiques d’aménagement du territoire. Mais ces stratégies se heurtent parfois au rejet de villes trop minéralisées et trop polluées au profit de zones périurbaines ou rurales – alors même que l’étalement est à l’origine de nombreux maux des métropoles : saturation des réseaux de transport, absences d’espaces verts accessibles à tous, etc.

Et si une autre urbanisation était possible ? C’est avec cette conviction de réussir à concilier besoin personnel et nécessité collective que nous avons cherché à développer une approche différente : créer une synthèse aussi positive pour les individus que pour la collectivité, une symbiose entre les bâtiments et le vivant. Autrement dit : accéder à son coin de verdure, sans nuire à la nature.

Pour ce faire, nous n’avons pas commencé par concevoir les bâtiments, mais, tout au contraire, par créer les espaces naturels.

Créer un pont entre la ville et la nature

Consultées dans le cadre de la transformation d’un terrain occupé par un Centre Technique Municipal situé en bordure du parc urbain du Blanc-Mesnil, nos équipes ont tout de suite mesuré le défi : comment valoriser ce terrain idéalement situé entre la nature et la ville ?

L’idée d’en faire un point d’entrée vers le parc est rapidement retenue pour en faire un véritable prolongement du parc urbain et assurer une transition douce de la nature vers la ville et inversement, rendant ainsi le parc plus accessible en le connectant à la ville : « Tout le projet a été pensé pour prolonger les lignes de force du Parc et les faire se poursuivre dans ce nouveau jardin, de manière très organique », explique Axel Gurviez, Directeur Opérationnel chez OGIC.

Dès le départ, David Besson Girard, paysagiste DPLG, a eu pour rôle de transformer le terrain totalement artificialisé, minéralisé depuis les années 50, en une terre fertile. Par un travail de dépollution et de renaturation, la parcelle s’est muée en un espace naturel par l’intégration de 7 500 m² d’espace libres végétalisés (soit 40% de la surface globale du terrain) dont 2 700 m² de pleine terre et la plantation de plus de 260 arbres. La conception et l’exécution du programme ont été guidées par la labélisation Biodivercity dans l’objectif de favoriser le développement de la faune et de la flore locales, avec l’accompagnement des experts en écologie urbaine d’Urban Eco.

Pour magnifier l’entrée du jardin et en faire la nouvelle entrée vers le parc urbain, David Besson Girard a fait ériger de larges grilles sur l’avenue Pasteur, artère majeure du Blanc-Mesnil, réminiscentes de celles des grands jardins municipaux de Montsouris, Monceau ou du Luxembourg. Pour favoriser le passage et l’ouvrir aux riverains, une grande allée centrale accessible depuis l’avenue est tracée vers le Parc, coulée verte dans la ville invitant à la promenade à travers un décor fleuri, avec une vraie gradation dans la densité des espaces verts : du jardin urbain à la nature sauvage et moins domestique à l’entrée du Parc.

Après la conception du jardin est venu le moment de concevoir le bâti, mais avec une volonté : s’adapter à la nature déjà présente et créer une symbiose avec elle.

Au final, l’emprise du bâti ne représentera que 35% de la surface de la parcelle. Le programme a donc créé davantage de surface d’espaces verts que de bâti, dans l’esprit de l’objectif poursuivi par la future réglementation « Zéro Artificialisation Nette ». Avec le label Biodivercity pour horizon et ses espaces naturels en pleine terre, le Jardin des Orfèvres symbolise l’engagement d’OGIC pour une ville plus verte.

Une architecture en harmonie avec le vivant

Comment trouver le juste équilibre entre les espaces verts et le bâti ? L’architecte Dominique Hertenberger devait donc veiller à intégrer les bâtiments en harmonie avec le projet paysager, pour que les futurs habitants profitent de ce sentiment de vivre au cœur même d’un parc naturel.

Cette quête d’harmonie commence par la préservation minutieuse d’un patrimoine souvent oublié : le vide. Ainsi l’architecte Dominique Hertenberger a procédé d’une façon originale : « Je commence toujours par dessiner le vide, et seulement ensuite, j’y place les bâtiments. Le vide est précieux et c’est quelque chose que tout le monde perçoit sans y penser. La place des Vosges, par exemple, c’est un carré de vide dans la ville ». Ainsi architecte et paysagiste travaillent-ils de concert pour dessiner l’allée centrale, ainsi que les jardins et les multiples percées visuelles pour ouvrir ces espaces naturels à la vue des habitants et des riverains.

Pour parvenir à laisser 40% de la surface du terrain en espace végétalisé, l’architecte a choisi de densifier le bâti avec une gamme de bâtiments de trois à six étages typiques de l’Île-de-France. Cette densité se propose comme une synthèse entre la vie en maison individuelle et l’immeuble, notamment l’accès rapide au service de proximité : « C’est une composition aérée, qui permet de laisser la place à la nature en pleine terre, et vous remarquerez qu’il n’y a pas une seule voiture visible ! ». En effet, les parkings ont tous été placés en dessous des différents bâtiments afin de permettre une profondeur de terre et donc des essences d’arbres à hautes tiges, dont l’évapotranspiration permet de jouer le rôle d’îlot de fraîcheur pour les bâtiments alentour. « Si on construit en hauteur, c’est avant tout pour laisser place à la nature », résume Axel Gurviez (OGIC).

« Je commence toujours par dessiner le vide, et seulement ensuite, j’y place les bâtiments. Le vide est précieux et c’est quelque chose que tout le monde perçoit sans y penser »

Dominique Hertenberger, Architecte.

Les 9 bâtiments seront ainsi insérés dans le projet paysager pour développer les cœurs d’îlots aérés et créer, à tous niveaux, une transition de la ville à la nature en jouant à la fois sur la hauteur des bâtiments, et sur leurs styles architecturaux : « Sur l’avenue, côté ville, les immeubles ont des volumes et des styles urbains typiques de l’Île-de-France, puis à mesure qu’on s’approche du parc, leurs hauteurs s’abaissent progressivement pour suggérer un gabarit de maison de Maître, plus rurale ».

Toute la composition du « Jardin des Orfèvres » a pris la nature pour base, et les bâtiments ont été placés de façon harmonieuse pour limiter les vis-à-vis entre habitants, mais aussi s’assurer que chaque logement bénéficie de la plus belle vue naturelle possible : « L’idée, c’est que les bâtiments aient plusieurs orientations pour bénéficier d’une lumière naturelle toute la journée, mais aussi que le séjour soit positionné en fonction de la vue naturelle, un travail réalisé de façon rapprochée avec le paysagiste », explique Dominique Hertenberger. « C’est une conception très organique des bâtiments, avec le souci de s’adapter aux moindres détails de la nature. Un travail d’orfèvre, en somme ! »

Ainsi l’architecture permet bel et bien aux habitants de disposer du meilleur des deux mondes : bénéficier à la fois de leurs précieux espaces extérieurs privatifs, mais en les mettant bien en lien avec les jardins collectifs. Sur le projet, 90% des logements bénéficient de ces espaces ouverts d’une surface moyenne de 14 m², prolongeant ainsi les espaces de vie vers la nature alentour.

Un atout naturel et architectural pour une ville en transformation

Le Jardin des Orfèvres s’inscrit dans une logique de renouvellement urbain, en harmonie avec les autres projets menés sur une commune en pleine transformation.

À terme, près de 1 200 nouveaux résidents habiteront dans le Jardin des Orfèvres. Il était donc indispensable d’anticiper leurs arrivées en favorisant l’harmonie collective territoriale. Le projet a donc fait l’objet de concertations actives avec la ville du Blanc-Mesnil pour permettre une intégration réussie du programme. La ville et l’établissement public territorial ont notamment permis le prolongement du réseau de chaleur par géothermie auquel sera relié l’ensemble du programme, une énergie verte et renouvelable.

Pour une meilleure intégration aux dynamiques de la ville, tout le projet a été pensé comme un atout pour le patrimoine aussi bien naturel qu’architectural de la ville. Le risque, pour un projet de cette taille est de proposer une architecture uniforme : « Une ville, ça se construit avec le temps », explique Dominique Hertenberger, « Pour créer cette impression d’une construction progressive, nous avons opté pour des architectures très variées, et des matériaux très divers, de la brique à l’ardoise en passant par le bois, de l’Haussmannien aux toitures à la Mansart ». Avec ses styles différents, le projet offre une synthèse de nombreux styles présents en Île-de-France.

Cette recherche d’harmonie collective se concrétise aussi à l’échelle de la copropriété : les cœurs d’îlots sont ainsi essentiellement composés de vergers collectifs bénéficiant à l’ensemble des habitants, favorisant les rencontres et l’appropriation de ces espaces par les résidents. Dans le cadre de la labélisation Biodivercity du programme, OGIC a confié une mission d’animation d’ateliers de sensibilisation à la biodiversité et à l’agriculture urbaine MUGO pour une durée de 3 ans, pour accompagner les résidents dans la découverte de ces espaces et initier une gestion vertueuse de la copropriété post-livraison.

Par ailleurs nous avons souhaité multiplier et valoriser les liaisons piétonnes, vers les points d’attractivité alentour : le centre-ville situé à 500 mètres, la future gare du grand Paris Express située à 300 mètres et le Parc urbain d’environ 23 hectares jouxtant la résidence. Plus qu’un simple parcours entre la résidence et l’extérieur, les dessertes sont traitées comme des promenades agréables pour inciter les résidents à emprunter ces liaisons douces. Signataire de la charte « 1 immeuble 1 œuvre » depuis 2015, OGIC installera des œuvres d’art disséminées dans l’ensemble du jardin des Orfèvres pour créer un véritable parcours artistique.

Jardin des Orfèvres est un programme d’envergure (493 logements – 19 000 m² au sol), qui réussit à s’intégrer parfaitement à son environnement et cherche à répondre aux besoins des Franciliens de se reconnecter avec la nature, tout en s’inscrivant dans les objectifs de densification des nouveaux pôles d’attractivité de la Métropole du Grand Paris.