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Construire mieux, oui, mais pour qui ?

On aura rarement autant entendu parler de la question de la qualité des logements ! Depuis septembre, les annonces et prises de parole se multiplient. Pourtant, les acteurs de la fabrique de la ville ont investi cet enjeu depuis des années déjà. Si l'on doit pleinement considérer ce nouvel engouement autour d'un sujet déterminant pour le bien-être quotidien des Français, il ne sera jamais qu'une partie de la réponse à apporter pour faire éclore un nouveau modèle de ville durable et accessible à tous.

Par Mireille Vernerey, Présidente du directoire d’OGIC, et Virginia Bernoux, Directrice Générale Logements, Grands Projets et Innovations

En effet, cette dynamique ne pourra à elle seule redonner à tous le goût de vivre en ville. Construire mieux, oui, mais pour qui ? La brûlante question du premier accès à la propriété, qui se pose âprement, jour après jour, à tant de familles et de jeunes actifs, reste la grande oubliée des débats en cours. Dans notre pays, 62% des locataires sont aujourd’hui entravés dans leur projet résidentiel, faute de moyens financiers suffisants afin d’acquérir la surface dont ils auraient besoin pour vivre bien. 

Leur permettre de devenir propriétaires est d’abord une question d’équilibre pour nos villes. Ce sont bien ces familles, demain propriétaires-habitants, qui seraient prêtes à s’investir au quotidien pour faire vivre leur immeuble, animer leur quartier et ainsi créer cette convivialité de proximité que nous appelons tous de nos vœux, plus encore ces derniers mois. Il est temps de rendre la ville à ceux qui veulent la vivre plutôt que de la réserver à ceux qui veulent l’acheter. 

Faciliter l’accession à la propriété, c’est aussi fluidifier les parcours résidentiels : en permettant à tout locataire de ne pas se sentir bloqué dans ses aspirations, en offrant à chacun la possibilité de franchir dès demain une nouvelle étape en devenant propriétaire. Et notamment à celles et ceux qui vivent dans des logements sociaux : hier locataires et bénéficiant du soutien de la collectivité, leur acquisition dans le parc privé permettrait de réduire les files d’attentes pour des demandeurs aujourd’hui trop nombreux. 

Sans attendre, les acteurs du marché sont en mesure de porter des solutions concrètes pour sortir de l’impasse, en agissant directement sur les obstacles auxquels se heurtent de nombreux Français : apport insuffisant, taux d’endettement toujours plus contraint, grilles d’analyse datées au regard des profils professionnels d’aujourd’hui… Les aspirations de nos concitoyens n’ont pourtant rien d’un caprice : avec nos partenaires institutionnels et privés, nous nous engageons à prendre notre part de ce combat pour l’accession universelle à la propriété.  

Pour être aussi juste qu’efficace, notre politique de logement doit se déployer autour de deux priorités : la qualité bien sûr, mais aussi l’accessibilité. Promoteurs, aménageurs, puissance publique et législateur, nous le devons collectivement aux Français. Ces premières réponses, à portée de main, peuvent être amplifiées dès ces prochains mois, en partant des territoires, avec le soutien des collectivités, pour faire de 2022 l’année de naissance d’un modèle de logement durable accessible à tous.