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Label BiodiverCity : en quoi consiste-t-il pour les projets immobiliers ?

Gestion de la densification urbaine, réduction de l’empreinte écologique de la construction et protection de la biodiversité en ville sont aujourd’hui des enjeux majeurs pour les acteurs de l’immobilier. La publication de rapports scientifiques alarmants concernant la biodiversité a remis la question au centre des enjeux du secteur. Voir revenir la nature au cœur des villes est une attente de plus en plus pressante des citadins. Comment mener des programmes immobiliers, et répondre à la demande, dans le respect de la biodiversité urbaine ? Face à ce défi, OGIC s’est engagé depuis 2018 dans une démarche innovante à travers le label BiodiverCity®. Zoom sur ce dispositif.

Promouvoir une véritable biodiversité urbaine, c’est l’objectif que nous nous sommes fixé chez OGIC dans le cadre de notre démarche RSE. En tant que promoteur immobilier, viser l’excellence écologique fait partie de nos priorités. Pour mener notre engagement, chacune des exigences du label BiodiverCity® est prise en compte à la fois dans la conception et la construction de nos projets. Nos objectifs ? La labellisation, d’ici 2021, de 80% de nos opérations de plus de 25 lots. Et l’analyse de faisabilité, première étape de la labellisation, de 100% d’entre elles.

Le label BiodiverCity®, qu’est-ce que c’est ?

Créé en 2013 par le Conseil International de la Biodiversité et de l’Immobilier (CIBI), le label BiodiverCity® note et affiche la performance des projets immobiliers par rapport à leur prise en compte de la biodiversité. Initiative innovante, il s’agit du premier et du seul outil de labellisation permettant d’évaluer l’impact des constructions en termes d’intégration à la nature et de continuité écologique. Pierre Darmet, Directeur Marketing & Innovation, Les Jardins de Gally, et Secrétaire-fondateur du Conseil International Biodiversité et Immobilier (CIBI) a participé à la création du label BiodiverCity®. Selon lui, le label “prend en compte plus de dimensions que les certifications en construction durable existantes telles que HQE™, BREEAM® ou encore LEED®, dont il est complémentaire”.

4 axes d’évaluation

La biodiversité dépend de nombreux facteurs et est en perpétuelle évolution. BiodiverCity® a été conçu pour tenir compte de cette complexité. Ainsi, son approche est multicritères et l’évaluation se fait à travers 4 axes principaux, de la phase projet à la phase construction :

  • Axe 1 : L’engagement
  • Axe 2 : Les moyens mis en oeuvre
  • Axe 3 : L’évaluation des bénéfices écologiques
  • Axe 4 : Les bénéfices pour les usagers

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Une démarche volontaire d’engagement pour la biodiversité

D’un point de vue légal, ce dispositif n’est pas obligatoire. C’est donc une démarche volontaire, un référentiel, qui permet d’évaluer et de promouvoir les opérations immobilières intégrant la prise en compte de la biodiversité dans leurs constructions. Le label permet donc de proposer des bâtiments exigeants en termes de performance écologique et de respect de la nature en ville. Il met en avant les projets attentifs à préserver un milieu naturel avec des espèces végétales locales et adaptées au climat.

Un contrôle effectué par des experts indépendants

La prise en compte de la biodiversité dans les programmes de construction est contrôlée de manière indépendante. « Un vérificateur extérieur vient regarder si nous avons bien mis en œuvre toutes les exigences du label », explique Luc Rode, directeur technique adjoint du Groupe OGIC.

La démarche permet aussi de rassurer les futurs habitants sur les qualités de conception mises en œuvre pour un projet. Il y a également une dimension d’accompagnement des futurs occupants, sensibilisés à la manière de faire perdurer tous les milieux végétaux ainsi préservés ou créés. Cette démarche prend également en compte la demande croissante pour des bâtiments plus verts ainsi que l’accès à davantage de parcs et jardins.

Un puissant levier pour associer vivant et construction

Concrètement, le label BiodiverCity® associe vivant et construction à travers un référentiel prenant en compte les diversités des milieux naturels, des écosystèmes, des espèces et les relations avec l’humain. Recréer un lien fort entre les citadins et la nature est aujourd’hui un enjeu majeur, en lien direct avec la santé et le bien-être des populations urbaines. Tous les acteurs des équipes de conception (architecte, maître d’œuvre) travaillent en collaboration avec un écologue pour être guidés dans cette démarche au service de la biodiversité et remplir les attentes du label selon le niveau visé. Depuis 2018, OGIC a ainsi identifié un réseau d’écologues vers qui se tourner pour réaliser les études de faisabilité en phase projet, première étape de la labellisation.

Tous les projets immobiliers peuvent-ils être labellisés BiodiverCity® ?

Des prérequis existent avant de se lancer dans ce processus de labellisation BiodiverCity® :

  • Un état des lieux avant travaux doit être fait par un écologue en amont du projet avec des inventaires floristiques et faunistiques ;
  • Les programmes immobiliers présentés doivent respecter strictement la réglementation relative à la biodiversité;
  • Une surface minimale d’espaces végétalisés de 200 à 300m2 avec idéalement de la pleine terre doit être respectée ;
  • Le projet immobilier ne doit pas, ou peu, impacter la biodiversité locale ;
  • Les espaces végétaux doivent être connectés entre eux ainsi qu’avec la trame végétale riveraine.

Chez OGIC, des études de faisabilité sont menées pour 100% des opérations de plus de 25 lots. Les opérations plus petites ont été exclues car elles impliquent rarement la possibilité de créer des espaces extérieurs « importants ». Et comme le souligne le CIBI : « Le référentiel prend tout son sens quand le bâtiment comprend des usagers et des espaces extérieurs importants ». C’est le cas par exemple du projet de réhabilitation urbaine Seconde Nature à Marseille qui vise à créer une symbiose entre nature et architecture. Composé à 60% d’espaces verts, ce projet de 397 logements a pour objectif de faire émerger des écosystèmes propres à encourager la biodiversité urbaine.

Comment obtient-on le label BiodiverCity® ?

S’adaptant au temps long de la biodiversité, le processus d’évaluation et de labellisation se fait en deux temps : lors de la conception, puis lors de l’achèvement du projet, à la livraison.

Un premier rapport est fait par l’écologue en fin de conception avec les documents de consultation des entreprises, les cahiers de clauses techniques particulières (CCTP), les plans, etc. Un organisme extérieur passe alors le dossier au crible et délivre le label le cas échéant. « Cette première obtention à la conception nous permet de communiquer vers l’extérieur et nos acquéreurs », précise Luc Rode, directeur technique adjoint du Groupe OGIC.

Quant à la délivrance complète du label BiodiverCity®, elle se fait après la livraison du bâtiment. Une note de A à E est attribuée sur chacun des 4 axes principaux. La labellisation est obtenue si au moins un A a été attribué sur l’un des axes et si aucun D ou E n’a été reçu. L’écologue doit alors récupérer auprès des entreprises les justificatifs prouvant que toutes exigences mises dans les cahiers de clauses techniques particulières (CCTP) du projet ont bien été respectées.

Quels sont les programmes immobiliers OGIC labellisés BiodiverCity® ?

En 2019, trois premières labellisations, au stade de la conception, ont été obtenues pour des projets OGIC en Ile-de-France.
Le premier est la résidence Séquana à Bezons (Val-d’Oise), dont les travaux sont en cours. La superficie d’espaces verts est de 920 m2 pour 111 logements. Des bancs, nichoirs à oiseaux et bacs à compost font partie des aménagements prévus pour créer une nature en ville, au service de la biodiversité.

Le second projet est l’opération Variations à Argenteuil (Val-d’Oise) avec une superficie de 1562 m2 pour 337 logements. Pour favoriser la biodiversité sont prévus : des nichoirs à martinet, une végétalisation avec 85% d’espèces locales, la récupération des eaux de pluie (163 m3), l’arrosage goutte à goutte et du mobilier pour profiter des extérieurs (bancs, chaises, tables).

Le troisième projet est la résidence Oxygène à Lagny sur Marne (Seine et Marne), en cours de construction au cœur de 5 hectares d’espaces verts.

Quatorze autres programmes ayant validé leur étude de faisabilité en phase projet sont déjà inscrits auprès du CIBI pour enclencher le processus de labellisation BiodiverCity®.